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Paris aura un visiopôle

05/10/2006 - Lu 10356 fois
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Début 2008, Paris sera doté d’un centre de recherches sur les maladies de l’œil de dimension internationale grâce à un partenariat public-privé (PPP). Explications…
Depuis quatre à cinq ans, l’Inserm, l’Université Pierre et Marie Curie (Paris 6), le ministère de la Recherche et le Centre hospitalier national d’ophtalmologie (CHNO) des Quinze-Vingts affichent la volonté de structurer l’espace de recherche et de développement consacré aux maladies de l’œil autour d’un pôle de dimension internationale. C’est ainsi qu’est né le projet d’un centre de recherche sur les maladies oculaires, baptisé Institut de la vision. Au côté de plusieurs laboratoires et services hospitaliers franciliens – Quinze-Vingts, départements d’ophtalmologie de l’AP-HP (Lariboisière, Pitié-Salpêtrière, Necker), fondation ophtalmologique Rothschild, département de génétique de Necker, centre hospitalier intercommunal de Créteil, notamment -, cet institut formera la branche vision, ou visiopôle, de MediTech Santé, le pôle de compétitivité Ile-de-France, dont une part est consacrée aux maladies du système nerveux (1).

L’institut devrait ouvrir ses portes fin 2007 ou début 2008 dans un nouveau bâtiment d’une surface de 5 900 m² construit sur le site du CHNO des Quinze-Vingts, dans le douzième arrondissement de Paris, indique José-Alain Sahel, directeur de l’unité 592 de l’Inserm, du Centre de référence sur les maladies rares de la rétine, et porteur du projet depuis 2002. Si tout se passe comme prévu, le bâtiment pourrait commencer à s’élever au deuxième trimestre 2006, sur les plans du cabinet d’architecture Brunet et Saunier.

L’un des premiers PPP

L’opération constitue l’un des premiers partenariats public-privé (PPP) conclus en France. Elle s’appuie sur une ordonnance du 4 septembre 2003 réglementant le « bail emphytéotique hospitalier » (BEH), complété par la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique (2). Ces textes permettent à un hôpital de faire financer la construction d’un bâtiment par un opérateur privé sur un terrain mis à sa disposition.

Pour le projet Institut de la vision, l’opérateur sélectionné en mars 2005, après appel d’offres, est une société civile immobilière (SCI) qui rassemble la Caisse des dépôts, le groupe Caisse d’Epargne et le promoteur immobilier Icade, rattaché à la Caisse des dépôts. Cette SCI est chargée de construire le bâtiment, pour un coût estimé de 20 M€. Elle rentabilisera cet investissement en louant l’immeuble pour partie au CHNO, et pour partie à des entreprises tout en le maintenant à l’état fonctionnel. Une particularité de ce PPP toutefois : la SCI n’investira en fonds propres qu’une petite fraction du total, 1,5 M€, et empruntera le reste à la Caisse d’épargne Ile-de-France et à la Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE). A l’issue du bail, au bout de trente ans, le bâtiment reviendra au CHNO des Quinze-Vingts.

Plateaux techniques à satiété

L’Institut de la vision fonctionnera avec des plateaux techniques communs : animalerie, analyse du transcriptome, du protéome, bioinformatique, imagerie (dont le fameux tomographe du projet ŒIL), tests comportementaux, électrorétinogramme, étude des canaux ioniques par patch-clamp, etc. Il reste encore 4 M€ à trouver pour mettre en place ces équipements. L’animalerie aura une capacité de 5 000 rongeurs, avec un secteur protégé d’élevage hébergeant des animaux « exempts d’organismes pathogènes spécifiques » (EOPS), et un secteur conventionnel d’expérimentation indépendant.

La surface restante sera partagée à parité entre des laboratoires du secteur académique - dont l’équipe fondatrice, l’unité Inserm 592 dirigée par J.A. Sahel - et les laboratoires d’entreprises innovantes. Les groupes académiques pressentis, dont plusieurs sont étrangers, représentent la biologie du développement, les neurosciences visuelles, l’optique physiologique, le traitement de l’information, l’administration des médicaments, les sciences de l’ingénieur et le handicap.

Indépendance et mutualisation

« Chaque équipe aura une totale autonomie de travail et de gestion, même s’il y aura une mutualisation des moyens et un comité stratégique qui définira une politique commune, explique J.A. Sahel. Notre souhait est que les chercheurs s’approprient l’institut, comme ils s’approprient leur travail. Le fonctionnement en centre de recherche, tel qu’il est préconisé par l’Inserm, assurera un fonctionnement qui a fait ses preuves, sous l’égide de cet organisme. » Un appel d’offres international sera lancé en 2006, sous l’égide de l’Inserm, du CNRS et d’autres organismes en vue de sélectionner les groupes de recherche. Un comité international sélectionnera les élues parmi les équipes candidates. « L’expertise scientifique sera internationale et sera réalisée par des scientifiques non partie prenante de l’institut, de façon à dissocier clairement l’évaluation de la pratique », ajoute J.A. Sahel.

Le versant industriel de l’institut, quant à lui, s’appuiera sur une « interface incubateur » puis sur une pépinière déployée sur 2 000 m² environ. Une dizaine de laboratoires d’entreprises innovantes seront hébergées dans l’Institut de la vision pour une période renouvelable mais limitée. Elles auront accès à l’ensemble des plates-formes techniques, au Centre d’investigations cliniques (CIC) des Quinze-Vingts – qui est impliqué actuellement dans une quinzaine d’essais cliniques en ophtalmologie – ainsi qu’aux réseaux de recherche liés à l’institut. Plusieurs sociétés comme Essilor, Mauna Kea Technologies, EyeGate Pharma ou Fovea Pharmaceuticals – une société créée par l’unité 592 (voir l’article à ce sujet) – ont d’ores et déjà fait acte de candidature.

Un deuxième bâtiment représentant 5 500 m2 sera construit en parallèle. Nommé « unité complémentaire locative », il accueillera les bureaux d’entreprises et institutions liées à l’ophtalmologie et une résidence hôtelière assurant l’hébergement de patients et de chercheurs.

Au total, 200 chercheurs, ingénieurs et techniciens académiques et autant dans les entreprises graviteront dans l’institut dès sa mise sur orbite. On peut imaginer que 400 à 500 personnes travailleront à terme sur le site, projette J.A. Sahel. De quoi valoir le coup d’œil.


(1) Un Centre thématique de recherche et de soins (CTRS) est également en projet pour fédérer les forces parisiennes en ophtalmologie. Les CTRS ont fait l’objet d’un appel d’offres gouvernemental clos début janvier 2006. Ils auront pour vocation « d’assurer la continuité de la recherche fondamentale à la recherche physiopathologique, clinique et épidémiologique au profit du progrès médical, sur des thèmes dont le développement est jugé prioritaire ».

(2) Articles L. 6148-2 et suivants du code de la santé publique. Sur le BEH et les PPP, voir le site de la Mission nationale d’Appui à l’Investissement Hospitalier (MAINH)



Plus d'informations :
. Institut de le Vision sur Google
. Discours du ministre
. Source: ParisDéveloppement.com


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